Madagascar, une île connue pour sa biodiversité unique et ses paysages variés, connaît un renouveau dans le secteur automobile grâce à Karenjy, le premier constructeur automobile malgache. Depuis sa relance, Karenjy a su s'imposer comme un acteur clé de la fabrication locale, avec son modèle phare, le Mazana II. Cet article examine l'essor de la fabrication locale à Madagascar et l'impact du Mazana II sur l'industrie automobile.

Historique de Karenjy

Fondée en 1984 par l'Institut Malagasy de l'Innovation (IMI), Karenjy a été créée avec l'objectif de développer une industrie automobile locale capable de répondre aux besoins spécifiques des Malgaches. Après une période d'inactivité due à des turbulences politiques dans les années 90, l'entreprise a été relancée en 2009 grâce à l'initiative de Le Relais, une organisation française de développement. Depuis lors, Karenjy a concentré ses efforts sur la production de véhicules adaptés aux conditions locales.

Le Mazana II : Un véhicule adapté aux réalités malgaches

Lancé en 2014 et commercialisé à partir de 2016, le Mazana II est un SUV tout-terrain conçu spécifiquement pour les routes souvent difficiles de Madagascar. Avec son moteur 4 cylindres provenant de Peugeot Citroën, le Mazana II peut atteindre une vitesse maximale de 150 km/h, bien que cette vitesse soit rarement atteinte en raison des conditions routières. Ce véhicule se distingue par sa robustesse et sa capacité à naviguer dans des terrains variés, ce qui en fait un choix idéal pour les Malgaches.

Fabrication artisanale et emploi local

Chaque véhicule Karenjy est fabriqué à la main dans l'usine située à Fianarantsoa. Environ 70 employés y travaillent, produisant environ trois voitures par mois. Cette approche artisanale permet non seulement de maintenir un haut niveau de qualité, mais également de soutenir l'économie locale en offrant des emplois dans la région. Les carrosseries sont fabriquées en fibre de verre et polyester, tandis que les sièges sont également confectionnés sur place.

Défis et perspectives d'avenir

Malgré son succès croissant, Karenjy fait face à plusieurs défis. La concurrence des voitures d'occasion importées reste forte sur le marché malgache. Cependant, la marque se positionne sur un marché de niche en offrant des véhicules neufs avec une garantie d'un an ou jusqu'à 100 000 km. Actuellement, le prix d'un Mazana II varie entre 4 800 et 6 800 euros, ce qui peut sembler élevé par rapport aux véhicules d'occasion.Karenjy prévoit d'augmenter sa production dans les années à venir pour atteindre jusqu'à 200 véhicules par an. Cette expansion pourrait permettre à l'entreprise non seulement de répondre à la demande locale croissante mais aussi d'envisager une éventuelle exportation vers d'autres marchés africains.

Conclusion

L'émergence de Karenjy et du Mazana II représente un tournant significatif pour l'industrie automobile malgache. En misant sur la fabrication locale et en répondant aux besoins spécifiques des consommateurs malgaches, Karenjy contribue non seulement au développement économique du pays mais renforce également le sentiment d'identité nationale. Alors que Madagascar continue d'évoluer, le succès de Karenjy pourrait bien inspirer d'autres initiatives similaires dans divers secteurs.